« Le luxe réinvente le cycle de vie des produits »
Le Comité Colbert a participé à l’événement 1.618 « Les Nouveaux Luxes » qui s’est tenu au Carreau du Temple à Paris du 2 au 4 juin. Autour du thème « Le luxe réinvente le cycle de vie des produits », il a proposé une exposition de produits éco-conçus et de matériaux innovants et a animé une très riche table-ronde avec 8 représentants des Maisons. Retour en images !
Avec une modération assurée par Karine Vergniol, les intervenants suivants sont venus témoigner de leurs actions :
- Hortense Josserand, Sustainability Officer, Boucheron
- Aude Vergne, Chief Sustainability Officer, Chloé
- Florence Boubée-Legrand, Œnologue, Ruinart
- Isabelle Sultan, Chief Sustainability Officer, Parfums Christian Dior
- Adrien Cassegrain, Directeur Transformation et RSE, Longchamp
- Pauline Jacquemard, Directrice RSE du groupeMomense, Potel & Chabot
- Laëtitia Delaye, Directrice RSE du groupe, Rémy Cointreau
- Florence Bulté, Chief Sustainability Officer, Chalhoub Group
En voici une courte synthèse (vous pouvez également la visionner ci-dessous) :
Rémy Cointreau nous a partagé sa feuille de route triple R de ses packagings : Recycler, Réduire, Réutiliser. La majeur partie des emballages secondaires a déjà été éliminée (aujourd’hui 78% des bouteilles du groupe sont vendues nues), on augmente la part de verre recyclé des bouteilles, on développe la consigne et la recharge… Objectif : réduire de 50% l’impact carbone des bouteilles d’ici 2030.
Comment s’adapter aux changements climatiques avec un territoire et des savoir-faire aussi définis que ceux du champagne ? Pour Ruinart, cela passe par le développement de solutions comme la vitiforesterie avec ses partenaires viticulteurs mais aussi par le travail de l’œnologue afin de créer des champagnes intégrant l’évolution des profils aromatiques des cépages.
Pour Potel et Chabot, le défi est de taille : rendre durable des événements par définition éphémères. Certifié ISO 20121, le traiteur haut de gamme entend transformer les usages du métier vers plus de sobriété et de circularité. Cela revient à réinventer ce qu’est une réception de luxe, en obtenant l’approbation du client. Parr exemple, aujourd’hui, 70% des produits à la carte sont de saison, l’objectif est d’augmenter ce chiffre de 10% en 2024… et encore plus par la suite.
La Maison Chloé emploie 80% de femmes sur l’ensemble de sa chaîne de valeur. L’insertion économique de ces dernières est dès lors un souci majeur pour la Maison qui a développé un outil de mesure de son impact social, dit « Social P&L ». Elle travaille avec ses fournisseurs pour garantir, entre autres, l’égalité des salaires et le living wage pour l’ensemble des employés. Leur méthologie est aujourd’hui accessible en open source, une volonté de partage que l’on retrouve, dans un tout autre domaine, avec l’étui Seconde peau de Ruinart délibérement non breveté.
Prouesse technique et de savoir-faire, Longchamp a développé une toile en nylon recyclé pour son sac iconique Le Pliage en parvenant à obtenir des propriétés identiques à la toile classique, la même résistance et le même rendu. Une collection capsule fut lancée en 2021 et, dès l’année suivante, la toile fut appliquée à l’ensembe des Pliages ! D’autres textiles recyclés sont également développés et le cuir est pour sa part certifé LWG à 100%.
Chez Parfums Christian Dior, plus de 80% des ingrédients utilisés dans les formules sont d’origine naturelle, il est donc évident de vouloir les préserver. Plus spécifiquement, la Maison révèle le rôle essentiel des plantes à fleurs dans la régénération des sols en collaborant avec le Campus Hectar et au sein de ses 42 jardins partenaires dispersés à travers le monde et faisant l’objet d’études et d’expérimentations avec l’UEBT.
Comment faire bouger les lignes en tant que partenaires distributeur et retailer ? Le Groupe Chalhoub, référent au Moyen-Orient et dans les pays du Golfe, a de grandes ambitions et s’est fixé des objectifs de réductions d’émissions carbone validés par la SBTI. Optimiser les plateformes logistiques, éco-concevoir le visual merchandising, améliorer la gestion des ressources nécessite alors de sensibiliser et d’embarquer de multiples partenaires : les marques, les mall, les entreprises locales et jusqu’aux gouvernements.
Boucheron a choisi la Cofalit pour une de ses collections : « matière dernière », ce déchet industriel amianté et rendu inerte grâce à une procédé de vitrification est généralement enfoui ou utilisé pour des remblais d’autouroute. Retravaillée par le pôle innovation de Boucheron et de Kering, cette matière alternative démontre la capacité de la Maison à réinventer le précieux !
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