Cristal
Si la France n’a pas inventé le cristal, elle en est devenue la meilleure ambassadrice. Notre art en la matière, lié à notre tradition des arts de la table, est unique.
Dans le Grand Est
de la France
Si la découverte fortuite du cristal est attribuée aux Anglais au XVIIe siècle, c’est bel et bien en France qu’il va trouver ses lettres de noblesse. Convaincu par Monseigneur Louis de Montmorency-Laval, alors évêque de Metz, de la nécessité de construire des verreries d’art dans le royaume, au lieu d’importer le cristal de Bohême ou d’Angleterre, Louis XV autorise la création de grandes manufactures dans l’Est de la France. On y trouve en effet tous les ingrédients nécessaires à sa fabrication : le bois, l’eau, la fougère, la potasse et surtout le plomb, matière qui le différencie du verre.
À table !
Le XIXe est le siècle des grands perfectionnements avec les premières mécanisations et soufflage dans un moule. Puis les recherches de procédés de coloration aboutissent, sans oublier l’avènement du cristal blanc et du cristal opale.
Cette matière particulièrement étincelante (car son indice de réfraction est élevé) finit par s’imposer à table. La nouvelle bourgeoisie adopte le « service à la russe » consistant à servir les plats les uns après les autres : une série de verres en cristal est alors disposée devant chaque convive. Elle remplace aussi par du cristal les milliers de pendeloques et autres accessoires de lustrerie en cristal de roche devenu trop onéreux.
Art et cristal
Au XXe siècle, les deux courants artistiques Art nouveau et Art déco marquent l’apogée du cristal en France. Les œuvres de René Lalique et d’Émile Gallé, présentées à l’Exposition universelle de Paris, déclenchent un engouement fou. Le cristal est soufflé ou moulé, sublimé par une myriade de techniques comme la marqueterie, la gravure, etc. Le cristal devient alors un véritable moyen d’expression dans l’art français. Il n’a plus quitté ce piédestal.