Haute couture
& Mode
« La mode est pour la France ce que les mines du Pérou sont pour l’Espagne. » Cette exclamation de Jean-Baptiste Colbert, ministre des Finances de Louis XIV, résume à elle seule la renommée de la mode française.
Rose Bertin,
ministre des Modes
Si la France, arbitre des modes et du luxe, naît véritablement sous le règne de Louis XIV, c’est une femme, Rose Bertin, que les historiens considèrent comme la première personnalité de la couture française. Nous sommes en 1770 et Louis XVI règne. Cette année-là, elle ouvre son enseigne rue du Faubourg-Saint-Honoré et habille la reine Marie-Antoinette, qui la qualifie aussitôt de ministre des Modes. Si le fief de la mode masculine est déjà anglais, l’élégance féminine est bel et bien française. La fin du XVIIIe siècle marque l’arrivée de la presse de mode, illustrée avec Le Cabinet des modes puis Le Journal des dames et des modes.
Naissance des défilés
Après Marie-Antoinette, c’est l’impératrice Eugénie qui, pendant le Second Empire, va donner l’impulsion mondiale de la mode. En choisissant comme couturier Charles Frederick Worth, elle fait véritablement éclore la haute couture parisienne. Français d’origine britannique, c‘est à lui qu’on doit le concept de la maison de couture. Lui crée la sienne en 1858 rue de la Paix. On lui doit aussi le premier défilé sur modèle vivant, l’idée de collection et, donc, de cycle saisonnier. En 1868, il crée la Chambre syndicale de la confection et de la couture pour dames et fillettes, ancêtre de la Chambre syndicale de la couture parisienne destinée à protéger ses membres contre les copies. À cette époque, émergent également les grands magasins parisiens permettant à l’industrie du textile de connaître une forte croissance.
Paris, capitale de la mode
Avec la prestigieuse Exposition universelle de 1900, Paris devient définitivement la capitale de la mode. Il existe alors une vingtaine de maisons de couture. Les années folles marquent leur apogée avec Chanel, Lanvin, Lucien Lelong, Jean Patou. Les années 30 font émerger Balenciaga, Nina Ricci et Madame Grès. Dans le sillage de Christian Dior, de jeunes stylistes créent au début des années 60 leurs propres maisons parisiennes, Yves Saint Laurent, Pierre Cardin, André Courrèges et Emanuel Ungaro. Malgré l’internationalisation de la mode, Paris conserve son rôle moteur.