Joaillerie
& Horlogerie
Paris est l’épicentre mondial de la haute joaillerie depuis le XVIe siècle grâce à trois monarques pour qui les bijoux servaient à faire rayonner la France.
François 1er
et les joyaux de la Couronne
Tout commence avec la création par François 1er, en 1530, des joyaux de la Couronne. Il s’agit d’une collection rassemblant les bijoux de la monarchie française, puis ceux des Premier et Second Empires, et enfin ceux de la République française.
Inaliénables, bijoux et pierres sont portés par les souverains, puis remis au Trésor à leur mort pour être transmis aux héritiers.
Enrichie au fil de l’histoire, cette collection constitue la plus extraordinaire jamais réunie en Occident, dont quelques pièces sont parvenues jusqu’à nous à l’instar du diamant blanc baptisé le Régent, conservé depuis 1887 au musée du Louvre.
Louis XIV,
une passion adamantine
L’essor de la joaillerie doit aussi beaucoup au roi Soleil, qui était un amoureux des bijoux. Plus précisément les diamants qu’il porte alors en boutons, sur son épée, en boucles de souliers ou en boutonnières, en ganse sur le revers des poches. Il en achète d’extraordinaires comme ce bleu de plus de 115 carats ensuite retaillé pour être intégré à la Toison d’or. C’est à lui que Paris doit de s’imposer comme la capitale de la haute joaillerie, car il y attire les meilleurs artisans, lesquels rivalisent dans l’art de la taille pour augmenter l’éclat de la pierre. C’est aussi Louis XIV qui décide la construction de la place Vendôme à Paris en 1699. Mais il faudra attendre le XIXe siècle pour voir les joailliers s’y installer.
Joséphine,
ambassadrice de la joaillerie française
Enfin, la haute joaillerie française doit aussi beaucoup à Napoléon 1er, qui donne un nouvel élan aux industries du luxe après la tourmente révolutionnaire. L’impératrice Joséphine est la meilleure des ambassadrices passant de fabuleuses commandes à la fine fleur des joailliers. On lui doit même la mode du diadème, des camées et des intailles, ou encore du corail dont quelques pièces sont encore aujourd’hui exposées place Vendôme.
Petite histoire
de l’horlogerie française
Si le premier horloger français, Thomas Bayard, natif de Lorraine, est qualifié par le registre des habitants le 6 novembre 1554 d’orfèvre et d’«horlogeur », la tradition horlogère remonte à deux siècles plus tôt avec la création d’horloges mécaniques monumentales dans les clochers et beffrois, dont les exemples les plus fameux sont à Strasbourg, Lyon et Rouen. Mais il faut attendre le régent Philippe d’Orléans qui, ayant le goût des arts mécaniques, crée une pépinière d’artistes d’élite donnant notamment naissance à une pendule à équation, saluée par l’Académie des sciences.
Des centaines d’horlogers exercent ensuite leur art dans les grandes villes françaises. La révocation de l’édit de Nantes et l’exode de nombreux protestants, qui exerçaient souvent des métiers liés à l’horlogerie et à la bijouterie, portent un coup certain à cette production horlogère française, qui connaît un nouvel âge d’or au XVIIIe. À Paris et à Versailles, les horlogers Ferdinand Berthoud, Jean-Antoine Lépine et Abraham Breguet mettent au point de nouvelles techniques et commercialisent des modèles toujours plus prestigieux. De son côté, l’horloger Jean-André Lepaute (1720-1789), auteur d’un traité d’horlogerie en 1755, équipe Paris de la plupart de ses grandes horloges publiques, dont celle du Luxembourg (photo).