Parfums &
Cosmétique
L’aura de la parfumerie française s’est affirmée à partir du XVIIe siècle depuis la cour de Versailles où le parfum se décline à travers de multiples accessoires odoriférants.
Louis XIV,
le « doux fleurant »
La parfumerie française prend son envol au XVIIe siècle, époque à laquelle les gantiers-parfumeurs, réunis en corporation depuis le XIIIe siècle et le règne de Philippe Auguste, obtiennent enfin des statuts. Pour rivaliser avec l’Italie, Louis XIV et son ministre des Finances, Colbert, favorisent la filière en développant, à Grasse, de grandes plantations d’orangers et de fleurs à parfum : rose, œillet, tubéreuse, violette et jasmin, tandis que La Compagnie française des Indes donne aux parfumeurs un accès direct à des plantes exotiques. À la cour de Versailles, la consommation d’accessoires odoriférants est portée par le règne de l’étiquette et se décline en sachets, éventails, mouchoirs, perruques et gants au point que Louis XIV, parfumé par Martial, est bientôt surnommé le « doux fleurant ». Il s’agit autant alors de camoufler les effluves nauséabonds que de purifier le corps.
L’avènement des produits
de synthèse
Avec le perfectionnement des appareils servant à distiller et l’évolution des goûts, la parfumerie française connaît au XVIIIe siècle un nouvel essor, portée par une aristocratie friande de fêtes galantes et de tables raffinées. C’est à ce moment qu’apparaissent les grandes dynasties de parfumeurs, Fargeon, Lubin, Houbigant qui ouvre une boutique rue Saint-Honoré et lance, en 1882, Fougère royale, un jus associant pour la première fois les matières odorantes naturelles à une autre, synthétique : la coumarine obtenue à partir de fèves tonka. Quelques années plus tard, François Coty suit cette voie avec L’Origan, comprenant un parfum artificiel de violette, l’ionone. Très décriés, les produits de synthèse s’imposent pourtant peu à peu, permettant de nouvelles expressions artistiques.
Parfum Couture : l’arrivée
des couturiers-parfumeurs
La parfumerie française a déjà une réputation internationale quand les couturiers investissent ce domaine. En 1911, Paul Poiret est le premier à tisser des liens entre ces deux univers en lançant la Maison Parfums de Rosine, sous la houlette de laquelle naissent Le Fruit défendu, Nuit de Chine, Sa chambre, etc. Il s’entoure aussi d’artistes pour dessiner les flacons. Visionnaire, il ouvre ainsi une nouvelle voie à la parfumerie.